Livre épuisé.
Dans un pays en proie à la dictature, un adolescent, opposé à la non-violence de sa mère, décide de venger la disparition de son père en abattant un officier de l’armée.
Extrait :
Le chagrin ne réunit pas. Ou pas bien longtemps. Les tout premiers temps, maman et moi on a été plutôt proches. On a eu des gestes tendres, on s’est serrés l’un contre l’autre, partageant la même peine, la même colère, la même impuissance… Cela n’a pas duré.(…)
Nous ne partagions pas la même souffrance, ma mère et moi. Notre chagrin n’avait pas le même sens. J’allais parfois jusqu’à me dire, injustement, que j’étais seul à souffrir, qu’elle s’en fichait.
Si maman percevait mon hostilité à son égard, elle n’en décelait sans doute pas la raison profonde. Elle l’attribuait à une « crise d’adolescence ». Cela me passerait. Simplement, elle m’invitait à me rendre compte à quel point je ne lui facilitais pas la vie, en m’opposant constamment à elle, et combien il lui était dur de devoir m’élever seule.
Nous nous affrontions sous des prétextes futiles, liés à la vie quotidienne : par exemple, à cause de la façon dont je m’habillais. C’étaient des disputes ridicules, que personne ne pouvait arbitrer, et qui ne servaient à rien, sinon à nous laisser vibrants de colère et de rage contenue.
Prix du Roman jeunesse 1992 sur manuscrit, Prix Lire au collège 1994.
A fait l’objet, en 1999, d’une traduction en espagnol (Mexique) toujours disponible.